René MARION

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René François Paul Étienne MARION est né le 14 avril 1890 à Annecy (dans la Haute-Savoie) et habite Marseille (dans les Bouches du Rhône).

Il fait ses classe en 1910, à Marseille, numéro 2588.

Il est mobilisé dans le 141ème Régiment d'Infanterie, en tant que sergent.

Il est fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze.

Il est interné dans le camp de Grafenwöhr.

En juillet 1917, vendant du camp de Cassel, il est transféré dans le camp d'Altengrabow.

Début septembre 1917, il est transféré dans le camp de Stendal

En octobre 1917 il est envoyé au camp de Quedlinburg, dans la 1ère compagnie, baraque 2.

Son chef de baraque, Ernest PIN dit de lui: "Je serai moins à l'aise pour vous parler du 3° popotier, ce brave MARION de la classe 08, Marseillais comme Lombard sergent au même régiment et fait prisonnier avec lui le même jour, mais d'un tempérament absolument différent: un Nordique égaré dans le Midi. Toujours sombre, toujours soucieux, il n'a pas encore réalisé après 3 ans ce drame de la captivité. Dans le civil fils unique vivant chez ses parents, il est employé d'une grande banque à Marseille; sa vie se passe à se lamenter à voix basse, mais il est persuadé qu'il ne reverra jamais N.D. de la Garde. Sur le chemin du désespoir il n'en faudrait pas beaucoup pour le faire basculer: seule la présence de Lombard l'a sauvé jusqu'ici mais gare l'avenir. Naturellement je le comprends toujours dans l'effectif des corvées hors du camp pour le sortir un peu de lui-même et du cours de ses lamentables pensées. Il est l'aide-cuistot de Lombard et lui épargne toute la partie fastidieuse de sa tache: il y trouve sa seule et vraie distraction. Il ne s'intéresse nullement à la marche des opérations militaires, ne lit pas les journaux ni aucun des 6 000 volumes que contient la Bibliothèque du liebensgabe. Un jour cependant il a été vivement impressionné. Au cours d'une corvée de ville, il était entré dans une épicerie pour acheter du sel et du savon pour la popote. Du sel il en a eu facilement mais du savon, un ersatz seulement: seul un savon un peu meilleur lui aurait été donné avec une carte d'alimentation familiale. Marion a pu constater alors la pénurie de produits surtout alimentaires dont souffre l'Allemagne; je crois que la France n'y aurait pas résisté."

Il est rapatrié le 19 décembre 1918.

Sources

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Récit d'Ernest PIN.

Voir sa fiche matricule.

Voir au CICR, archive n°P13969, archive n°62970, archive n°67405, archive n°69421 .