Lucien JACQUOT

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Justin Lucien JACQUOT est né le 12 juillet 1883 à Gerbéviller (dans la Meurthe et Moselle).

Il fait ses classe en 1903, à Nancy, numéro 426.

Il est mobilisé dans le 26ème Régiment d'Infanterie, en tant que soldat.

Son chef Ernest PIN dit de lui: "Heureusement que mon tampon le célèbre JACOT est avec nous. Célèbre, il l'est dans tout le Bataillon ce petit Gars des Vosges, 1m55, célibataire, 30 ans, sans famille, sauf sa vieille maman qui l'adore, instruction rudimentaire, mais le Roi des débrouillards. Patriote ardent comme les Lorrains, soldat d'une fidélité à toute épreuve, il a sur la discipline militaire des idées personnelles qu'il ne faut pas contrecarrer.
Ainsi, en ligne, demandez-lui n'importe quel effort supplémentaire, confiez-lui les messages les plus urgents ou les missions les plus dangereuses, il exécutera la tout dans les limites des forces humaines, mais à l'arrière, laissez-le tranquille.
Indifférent aux appels et aux revues, il disparaît parfois 2 ou 3 jours pour revenir un soir avec lièvres ou lapins pris au lacet ou avec des carpes ou des brochets qu'il a pêché à la grenade: un engin merveilleux pour cet usage d'après lui.
Naturellement son escouade en profite, mais le reste va la Popote des Sous-off, et comme il y a encore du rabiot c'est la popote du Bataillon qui s'en pourlèche aussi.
Pour remontrer en ligne, il est toujours présent à l'heure dite, mais n'exigez pas le chargement réglementaire, il n'a ni fusil, ni cartouches: "de cela, dit-il, je n'en trouvera que trop là-haut, mais les musettes de vivres et les bidons de pinard qui me les donnera? Et puis un "flingue" (fusil) ça gêne pour circuler dans les boyaux.
"

Il raconte également: "Mais JACOT: il a quelque chose à me demander. Brusquement il me lâche: "Est-ce que tu m'autorises à aller voir les FRITZ ou les Frisou (il désignait ainsi les Allemands) je ferais du bon travail. Un oncle à ma mère, expatrié de 1870, m'a appris l'alsacien, ce serait bien étonnant que l'un en face ne me comprenne pas?"
La question est hardie, l'initiative dangereuse. J'en parle au Capitaine: nous lui donnons le feu vert. Le soir au crépuscule notre Jacot se glisse en rampant vers la tranchée ennemie avec dans sa musette un pain blanc, 2 boites de singe, une topette de gniole. Puis on n'entend plus rien: mais un quart d'heure après, il revient rayonnant: les Boches sont d'accord: on tiraillera sur la ligne, mais en l'air. Si un officier allemand fait une ronde, 3 coups rapides nous avertiront, alors une vive fusillage (en l'air) éclatera donner le change. Mais notre démarche a fait école: on en signale plusieurs cas au point que la DIVISION fait passer une circulaire sur la ligne, flétrissant ces procédés? Mais comme dit Jacot, "qu'ils viennent 5 minutes à notre place." Et dans mon esprit, je réfléchis que, lorsque la mesure est comble, il en faudrait bien peu sans doute pour faire finir une guerre...
"

Il est fait prisonnier le 11 janvier 1917 dans le secteur de Moivrons.Vous pouvez découvrir ici le récit de leur capture, écrit par Ernest PIN puis de leur séjour à Leintrey (qui dépend de Wahn).

Il est ensuite interné dans le camp de Geinslingen. Son chef Ernest raconte leur séjour là-bas ici.

Le 30 avril 1917, il est transféré dans le camp de Quedlinburg, dans la 1ère compagnie, baraque 2.

Dès juillet 1917, il est à nouveau transféré dans le camp de Merseburg.

Son chef, Ernest PIN, crois qu'il s'est évadé et a été tué près de la frontière.

Toutefois, le 6 janvier 1919 il fait partie d'un convoi de rapatriement vers la France.

Lucien rentre donc en France où il se marie et a un enfant.

Sources

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Récit d'Ernest PIN.

Voir sa fiche matricule (vue 245).

Voir au CICR, archive n°54537, archive n°60210, archive n°63619, archive n°102190 .