Hervé KERGOAT
Hervé Jean KERGOAT est né le 28 octobre 1882 à Morlaix (dans le Finistère).
Il fait ses classe en 1902, au recrutement de Morlaix, n°3417.
Il est mobilisé dans le 37ème Régiment d'Infanterie en tant que caporal.
Blessé par un éclat de grenade au pied droit, il est fait prisonnier le 6 juillet 1916 à Curlu.
Il est interné dans le camp de Dülmen.
Dans la seconde moitié du mois d'août 1916, il est transféré dans le camp de Minden.
Début mars 1917, il est à nouveau transféré, cette fois-ci dans le camp de Hameln. Il envoie alors cette carte-photo.
Il est emmené en représailles près de Consenvoye. En effet, les Allemands emmènent certains prisonniers français travailler dans ou à proximité des tranchées allemandes avec tous les risques encourus. L'idée est de faire pression sur le gouvernement français pour que les prisonniers allemands soient mieux traités. Hervé est blessé par un éclat d'obus français au poumon droit le 13 avril 1917. Les Allemands lui accroche alors cette fiche d'identification. Les écritures manuscrites sont quelques peu éffacées mais nous devinons encore son identité, son grade, son régiment, ainsi que la date du "13-4-1917".
Puis vers le 12 juin 1917 il sort de l'hôpital de Quedlinburg, pour intégrer le camp principal 4ème compagnie, dans la baraque 19B.
Le 15 août 1917 l'abbé Robillard, écrit à sa femme pour la rassurer sur son état.
Madame. Votre cher Mari Kergoat Hervé du 37e, 2e Ki est bien à Quedlinburg. Il a été vraiment blessé en représailles, par un éclat d'obus dans le côté et est alors resté un mois 1/2 à l'hôpital. Mais depuis lors, quoique non opéré, il se porte aussi bien que possible et reçoit maintenant régulièrement vos correspondances. Il a même passé dernièrement une visite pour la Suisse et en ce moment, il est employé à la cantine du camp. Rassurez-vous donc sur son sort; il va très bien. Il vous écrit d'ailleurs régulièrement plusieurs fois par mois. Ne vous tourmentez pas à son sujet; il ne souffre aucunement. Confiez vous en Dieu. Il veillera sur lui et les vôtres. Moi-même, je prie pour vous et vos chers enfants, ainsi que pour votre cher prisonnier. R.Robillard.
Il précise qu'Hervé KERGOAT a passé une visite pour faire partie des rapatriés en Suisse.
En février 1918, Hervé envoie des cartes à son fils Jean et sa fille Vonette.
Le 20 juin 1918, Louis Palpied apprend à sa femme, par carte, qu'il est à Manheim, en attendant d'être transféré en Suisse.
Madame, Je dois vous dire que votre mari est au camp de Mannheim Allemagne pour y passer la visite Suisse sur les suites de sa blessure. Il dût passer au rayon X afin de se rendre compte de l'éclat d'obus sur la demande du médecin Suisse. Hélàs il rentrait de ville le jour ou la commission quittait le camp et se voit dans l'obligation d'attendre la seconde visite qui doit se faire dans quinze jours. L'éclat du côté fut découvert et chère Madame votre mari compte être ici dans trois semaines un mois au plus. Donc inutile de continuer a lui envoyer des colis. Vous pouvez risquer de lui écrire au camp des Passants de Mannheim. Ici Madame c'est la vie rêvée. J'y suis depuis deux jours seulement. Respectueux souvenir. Louis Palpied
Dès le 2 juillet 1918 il est emmené en Suisse.
Il est enfin rapatrié en France le 28 novembre 1918. C'est probablement là qu'il reçoit ce ruban tricolore et ces médailles, le tout portant l'inscription "France Bienvenue".
Il ramène ce brassard de sa captivité. Nous ne savons pas s'il s'agit d'un brassard porté dans un camp ou plutôt en représailles.
Sources
Les cartes et photographies sont issues des Archives Départementales du Finistère, cote 1 J 1078.
Voir sa fiche matricule.
Voir au CICR, archive n°P42998, archive n°P46351, archive n°P56271, archive n°P61089, archive n°FS3261, archive n°FR1057 .